dimanche 6 février 2011

2.3 Les différentes formes de pression subies

Le modèle traditionnel de la société japonaise étant basé sur la « shufu », les jeunes femmes vont être l’objet de plusieurs types de pressions pour les inciter à adhérer à ce modèle :

F pression familiale (notamment de la part de leur mère) afin de convoler en justes noces et d’avoir des enfants. Il existe très peu d’enfants nés hors mariage. Comme le souligne Ishiki T. (2004, p. 85) « au Japon le préjugé social est si fort qu’il n’y a qu’un % d’enfants naturels ».

F Pressions également de la part de l’entourage : railleries des collègues de travail si elles ne sont toujours pas mariées vers 25 ans… Ainsi, comme le mentionne Taylor (2006, p.3) « The term "makeinu" ("loser," or literally "losing dog") reflects this stereotypical expectation, that a woman would be a social loser if she remained single into her thirties ».

Selon une enquête réalisée au Japon en 1993 (Ishiki, 2004) 30% des Japonaises souhaitent reprendre une activité professionnelle quand leurs enfants auront 10 ou 15 ans tandis que 60% déclarent vouloir rester au foyer pour s’occuper de leurs enfants.

L’auteure japonaise à succès Junko Sakai, dans son ouvrage polémique, divise la population féminine japonaise en 2 catégories : les gagnantes « kachiinu » (femmes mariées et mères de familles) et les perdantes « makeinu » (femmes ayant la trentaine sans époux ni enfants).
Selon l’auteure, même si la célibataire a une vie enrichissante, libre de toute contrainte, elle sera toujours considérée comme une perdante par la société japonaise.
Cependant, les « makeinu » sont de plus en plus nombreuses dans la société et Junko Sakai souhaitait à travers son ouvrage dédramatiser la situation en montrant du doigt que ces femmes ne sont pas des cas isolés mais qu’elles sont de plus en plus nombreuses.
Elles doivent donc se libérer de l’idée que le célibat est un destin pire que la mort. En ce qui concerne les « kachiinu », on s’aperçoit que le Japon, connait une augmentation du nombre de divorces : ces derniers résultant souvent d’adultère ou d’incompatibilité entre les époux (cela étant dû, notamment, au fait qu’il existe encore, de nos jours, 15% des mariages dits « arrangés »).

  (Junko Sakai)
                                     

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