dimanche 6 février 2011

Introduction

Bonjour à tous !

Nous sommes quatre élèves de première économique et sociale et nous créons ce blog pour nos TPE, Travaux Personnels Encadrés, qui sont des exposés requis dans cette classe.

Nous avons choisis comme thème principal "la famille" et à travers ce thème, nous avons souhaité étudier l'évolution de la condition de la femme dans différents pays du monde, sujet qui nous intéresse toutes les quatre, puisque nous pensons que les innégalités hommes/femmes sont encore trop présentes dans les différents pays du monde.

Afin de délimiter notre sujet, nous allons comparer l'évolution de la condition féminine dans deux pays éloignés aussi bien géographiquement que culturellement : la France et le Japon en tentant de mettre en évidence la problématique suivante :

Comment la condition féminine a-t-elle évoluée au sein de la famille et de la société en France et au Japon ?

Nous avons choisit la France car c'est le pays dans le lequel nous vivons toutes et le Japon car nous voulions montrer que, même si ce pays se rapproche des Etats-Unis et de l'Europe de l'ouest par sa progression technologique, il s'en éloigne par ses traditions et sa culture, donc par sa conception du rôle de la femme.

Nous vous souhaitons un bon moment et une bonne lecture !



A gauche : Mélanie Laurent.    A droite : Mannequin japonaise durant une séance photo à Gion.

Sommaire

Voici le sommaire de notre TPE :


Introduction.


Sommaire.


I. La femme Française
       1. Dans la famille.
       2. Dans la société
       3. Quelques avis


II. La femme Japonaise
       1. Dans la famille
       2. Dans la société
       3.

I. La femme dans la famille - 1. En France

«Si les femmes d’influence n’ont pas manqué dans l’histoire de France, les femmes de pouvoir on dû attendre le XXe siècle pour s’imposer, au prix d’une lutte centenaire pour la reconnaissance de leurs droits.», Frank DUPUIS.
Le passé permet sans doute de mieux comprendre le statut actuel des femmes dans la société française en mesurant le chemin parcouru - et les obstacles franchis - par ces dernières dans les différents domaines de la vie sociale.
Cette évolution - peu linéaire - a subi, au cours du temps, divers changements, des accélérations, des coups de freins, et parfois même de brusque retour en arrière. Le «siècle des Lumières» y a joué un rôle charnière. C’est au cours du 18ème siècle que les relations familiales vont se transformer, et vont ainsi créer une première brèche dans la conception de la femme. Plus de deux siècles seront alors nécessaires pour que l’idée d’égalité des sexes soit fondée en droit.

1.1 Au Moyen Age


 
Des gaulois à l'ancien régime, on constate une lente dégradation du statut de la femme dans la famille.

Chez les Gaulois, le père, chef de famille, détient le droit de vie ou de mort sur son épouse. Cependant, cette dernière peut choisir son mari et reste également, toute sa vie, maîtresse de ses biens.

Mais la place de la femme dans la famille va peu à peu se dégrader.  Et, même si les artistes du Moyen-âge mettent en avant, l’image de la châtelaine qui brode tout en se divertissant avec les musiques jouées par les troubadours ; la réalité de la condition féminine est en fait bien plus dure.


Suivantes de la Reine
Giovanni Boccaccio
Estampe Moyen âge



D'une part le développement du christianisme va, par le biais de l’Eglise catholique, approuver l'infériorité de la femme et s’opposer à son émancipation en la cantonnant à son rôle de mère. En effet, l'Église considère la femme comme responsable du péché originel. Il n'y a qu'un remède à cela : le mariage, en rendant la femme mère. Même si, pour certains, comme l’écrivain Jean de Meung : " une honnête femme est aussi rare qu'un cygne noir ".

D'autre part, la réinstauration du droit romain en Europe restreint considérablement les droits des femmes. Au XVIème, la femme mariée est juridiquement incapable, elle donc presque considérée comme une mineure tout le long de sa vie.
La liberté des femmes, en ce qui concerne le choix de leur époux, se restreint de plus en plus et leurs familles se chargent de les marier très jeunes[1].


[1] L’âge moyen du mariage est généralement de 12 ans pour la femme puisque c’est à cet âge qu’elle devient majeure

1.2 Sous l'ancien régime

La femme de l'ancien régime est le plus souvent "assujettie" à son mari.

Ni l'humanisme, ni la réforme protestante n'améliorent le statut de la femme.  Dans la France de l’Ancien Régime (période allant de la fin de la Renaissance à la Révolution française), la femme vit sous l’autorité du mari. On peut même parler d’assujettissement, d’état de soumission "Maîtresse de maison", certes, mais sans réels pouvoirs car tout doit être discuté avec le mari, elle est plus souvent considérée comme une servante par ce dernier

                        

La récureuse
(A. Bouys)
L'école des femmes

Sous l’Ancien Régime, la femme forme avec son mari un couple au sens «biologique» car le couple se perpétue mais les relations entre époux n’ont aucun caractère d’intimité. Et ceci se vérifie même si la femme a des conditions de vie différentes en fonction de son milieu.

En milieu rural, hommes, femmes et enfants vivent avec les bêtes, ce qui ne favorise donc pas les relations hommes-femmes. Les femmes exercent les tâches les plus pénibles comme le labourage et le ramassage des branchages ; et peu d’entre elles survivent à leur premier accouchement. Pour le mari, la valeur sociale et économique d’une femme est, du reste, moins importante que celle d’une tête de bétail. En effet, lors de la perte d’une épouse, le veuf peut  se remarier pour enrichir son patrimoine. Alors qu’en cas de perte d’une tête de bétail, il perd des bénéfices qu'il a du mal à remplacer.

En milieu urbain, la femme assume, au sein de la famille, un grand nombre de travaux, au premier rang desquels figurent les tâches domestiques. Elle est aussi accaparée dans un tissu de relations. Un couple n’est jamais seul. La densité sociale interdit tout isolement et donc toute intimité conjugale.

D’après l’historien Philippe Ariès, cette "sociabilité" s’est longtemps opposée à la formation d’un sentiment familial, faute d’intimité. Ainsi, les liens qui unissent maris et femmes ou parents et enfants sont généralement dépourvus d’affection. Les liens entres époux sont essentiellement économiques et patrimoniaux et régis par des rapports d’autorité entre sexes.

Dans ce contexte familial, la femme est donc plus la première servante de l’homme que sa compagne. En effet, les femmes ne sont pas considérées comme de vrais individus par les hommes. Elles doivent se contenter d’une activité domestique, extérieure à la société civile, et sont avant tout considérées comme des mères ou des ménagères, loin des fonctions sociales que certaines désirent.

1.3 De la Révolution au XXème siècle


Le début d'émancipation qui émerge lors la révolution française sera vite étouffé par le code de 1804.

La situation familiale de la femme perdurera tout au long de l’Ancien Régime. Au XVIIIe siècle cependant, certaines femmes de l’aristocratie tiennent des salons, qui leur permettent d’exprimer leurs opinions face à l’hégémonie masculine.
  



Mme de Staël

Juliette Récamier
















  C’est la Révolution de 1789 qui marquera le début de
l’émancipation féminine. Les "citoyennes" participent alors activement à l’événement. A Paris, elles se réunissent même dans des clubs et commentent les décisions de l'assemblée nationale.

Mais ce frémissement d'indépendance sera de courte durée, le Code civil promulgué par Napoléon en 1804 rappelle que la femme est "sous la tutelle de son mari". En codifiant l'infériorité de la femme mariée et en proclamant son incapacité, femmes et enfants sont soumis au pouvoir absolu du pater familias.




"La femme est donnée à l'homme pour qu'elle lui fasse des enfants. Elle est donc sa propriété comme l'arbre fruitier est celle du jardinier " explique Napoléon Bonaparte.

C'est ainsi que la femme perd, lorsqu'elle se marie, une partie de ses droits. Elle ne peut ni témoigner ni faire un procès sans le consentement de son mari. Elle doit lui demander une autorisation pour exercer une profession et il dispose du salaire de sa femme.

En parallèle, on assiste à une évolution de la conception de la femme, dépendante des hommes, elle devient adorée en tant que mère et reine de la cellule familiale.

Toutefois, cette identification de la femme à la communauté familiale la dépouille de son individualité. Elle est le principe spirituel (l’âme) du foyer, l’homme en est le principe juridique. Ce confinement de la femme à l’espace familial s’accentue lorsque l’homme est reconnu comme une personne autonome, participant directement à la souveraineté politique.
Les femmes sont vénérées en tant que mères et reines de la "sphère privée", alors que les hommes se réservent la "sphère publique" et la vie professionnelle. Les conséquences de cette théorie des "deux sphères" n’en finissent pas de jouer sur la vie des Françaises d’aujourd’hui. Si elles sont parvenues, au fil d’âpres luttes, à intégrer la vie professionnelle de façon plus ou moins équitable, elles jouent toujours un rôle prépondérant au sein de la cellule familiale.

1.4 Du XXème siècle à nos jours

Du début du XXème siècle à nos jours, on assite au bouleversement de la condition familiale de la femme.

A la fin du XIXème siècle, avec le développement industriel, l'incapacité de la femme mariée devient gênante, au moins en ce qui concerne le travail. Ceci, conjugué à une mobilisation féministe grandissante, conduit à remanier le Code civil et par là à une profonde révision du statut de la femme dans la famille.


Les suffragistes


Aujourd'hui, le mariage est une association dans laquelle chacun des membres a les mêmes droits. Mais, pour arriver à ce statut égalitaire, il a fallu plus d'un siècle et une succession de petites et de grandes réformes :
·       1884 - Rétablissement du divorce. Toutefois, la femme ne peut en faire la demande qu'en cas d'adultère constaté du mari au domicile conjugal. La loi est plus favorable au mari.
·       1905 - Les femmes mariées peuvent aller en justice sans le consentement de leur mari.
·       1907 - Les femmes disposent librement de leur salaire.
·       1937 - Une femme mariée peut obtenir un passeport sans autorisation.
·       1938 - Une première modification du statut de la femme mariée est enfin adoptée. La loi de 1942 la complète en autorisant l'épouse à gérer ses biens propres.
·       1944 - Les femmes obtiennent droit de vote.
·       1956 - Le planning familial est créé.
·       1965 - La femme mariée peut ouvrir un compte à son nom et en disposer librement.
·       1967 - La loi Neuwirtz autorise la contraception.
·       1970 - Le père n'est plus chef de famille. L'autorité parentale est conjointe quand les parents sont mariés et exercée par la mère seule quand ils ne le sont pas.
·       1975 - Le divorce par consentement mutuel est autorisé.
·       1979 - La loi qui dépénalise l'avortement est définitivement adoptée.
·       1985 - La loi du 23 décembre instaure l'égalité des époux dans les régimes matrimoniaux et l'administration des biens de la famille.
·       1992 - vote d'une loi qui pénalise les violences familiales.
Ces lois traduisent la volonté politique de lutter contre les inégalités entre les sexes et de promouvoir la dignité de la femme.


De nombreuses femmes sont à l'origine de certaines de ces lois comme Jeanne Chauvin, la première avocate française, Simone Veil ou Véronique Neiertz.




Jeanne Chauvin


Simone Veil



Véronique Neiertz

1.5 De nos jours, un débat persistant

De nos jours, l'égalité des relations hommes-femmes au sein du couple et de la famille fait toujours débat

Selon Simone de Beauvoir «C'est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c'est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète.»

Effectivement, aujourd’hui, la femme est beaucoup plus libre qu’avant mais on observe toujours une division sexuelle des tâches, plus ou moins flagrante.

D’après Talcott Parsons, le partage des tâches se fait sous les directives d’un meneur légitime puisqu’il est l’importateur des revenus. Les hommes peuvent donc plus s’investir dans leur carrière professionnelle alors que la femme mariée reste pénalisée puisqu’elle doit conjuguer activités domestiques et professionnelles.

Et, les féministes, comme Christine Delphy, pensent d'ailleurs que le contrat de mariage n’est qu’un contrat permettant à l’homme de s’approprier gratuitement la force de travail de la femme qui est emprisonnée dans une relation de dépendance par rapport aux rentes du mari.

Si le travail féminin, l’évolution des mœurs, la promotion (indépendance) de la femme ont contribuées à rendre plus égalitaire les relations au sein du couple, le partage du travail domestique reste un point de vue et celui-ci pèse prioritairement sur la femme.

Les femmes ont donc désormais une double journée de travail, car nombreuses sont celles qui se sont décidées à s’engager dans la vie professionnelle, jugée plus avantageuse que les allocations familiales.

D‘après Franck Dupuis, en 2001, Le partage des tâches restait toujours aussi inégalitaire. 80% du travail domestique est effectué par les femmes, leur conjoint n’y passant que 10 minutes supplémentaires chaque jour depuis 1985 (soit 2H20 pour les hommes contre 4H30 pour les femmes).

De plus, les femmes consacrent le plus clair de leur temps aux tâches parentales, environ 25 heures par semaine, contre 13 heures pour les hommes. Et, la plupart du temps, les hommes se réservent les tâches les plus gratifiantes. Par exemple, les femmes s’occupent des repas, du linge… alors que le mari gère le sport et les loisirs.

D'après François de Singly, dans son livre La Sociologie de la famille contemporaine (collection 128, 1993): malgré la détermination des femmes d’accéder à une organisation familiale plus égalitaire, la réalité peut donc être toute autre. Et, même quand ils font preuve de bonne volonté, les hommes mettent parfois en place des stratégies pour échapper à certaines corvées : mal faire ; oublier ; etc... Ils préfèrent choisir les tâches où ils se sentent compétents.
Toutefois, si la difficulté du quotidien ne s’améliore que lentement, la relation de dépendance, par rapport au mari, disparaît peu à peu.

La femme peut faire preuve de deux formes d’autonomie :
·       L’autonomie par le renforcement et la supériorité culturelle : cette catégorie se divise en deux parties : d’une part, les femmes «ménagères autonomes» et d’une autre, les femmes «ménagères dominées». Les premières ont un taux éducation au moins égale à celui de leur mari et veulent hériter du nom de «maîtresse de maison» et en aucun cas, elles tiennent compte des rapports de dépendance.
·       L’autonomie par le désengagement et le travail salarié : les femmes égalitaires réclament que les domaines spécifiquement féminins soient conjugaux. Il ne doit pas y avoir de partage des tâches (travaux ménagers, prises de décisions…).

Mais la dépendance de la femme, comme le maintien d’inégalités professionnelles et domestiques ainsi que le sentiment, pour les hommes, de vouloir échapper aux travaux ménagers sont désormais considérablement en baisse.


Concours de dessin sur l'égalité Journée de la femme Mars 2009


Ainsi, depuis les Gaulois, la place de la femme dans la famille ne cesse d’être remaniée. Même si la Française d’aujourd’hui s’émancipe, elle reste quand même l’âme, l’élément essentiel du foyer.

2. Au Japon

La femme au Japon occupe une place bien particulière que ce soit au sein de sa famille qu’au sein de la société. Le but de ce blog est de vous faire découvrir comment elle vie. Lorsque l’on évoque la femme japonaise on s’aperçoit que ce sont toujours les mêmes stéréotypes qui reviennent : femme soumise obéissant toujours à son mari et  tyrannique  envers ses enfants. Toutefois cela n’en a pas toujours été ainsi. En fait, c’est le début de l’ère « Meiji » (1868-1912) que les femmes voient leurs pouvoirs et droits limités. Cela se concrétise dans le code civil japonais, lui-même fortement influencé par le code de Napoléon (1804). Toutefois c’est dans la constitution de 1946 et plus particulièrement l’article 24 qu’est inscrite « l’obéissance » des femmes à leurs maris « aujourd’hui, nous savons que cet article a été rédigé par Beate Sirota, une jeune journaliste américaine de 22 ans, membre de la Commission de direction des forces alliées, dont l’identité est soigneusement dissimulée, jusqu’à sa révélation dans les années 1990 » (Konuma, 2010, p. 129)
 

2.1 La vie d’une japonaise : un choix limité

Le Japon donne ainsi deux choix de vie aux femmes :
F se marier et se consacrer à leur foyer
F ne pas se marier et se consacrer exclusivement à son travail.


Comme on peut le voir il est donc extrêmement difficile, pour une Japonaise, de concilier vie professionnelle et vie familiale. Effectivement, elles ont pratiquement obligation de démissionner lorsqu’elles ont un enfant. Cet état de fait entraîne un taux de natalité relativement faible de 7.41 ‰ en 2010 selon le site PopulationData.Net.

Au niveau théorique, cela est expliqué par la théorie de l’égalité des sexes. Selon cette théorie (McDonald, 2002, p. 435) « si les femmes bénéficient à peu près des mêmes opportunités que les hommes dans les domaines de l’éducation et de l’emploi, mais si ces opportunités sont sensiblement réduites du fait de la présence d’enfants, alors, en moyenne, les femmes vont limiter le nombre de leurs enfants de sorte que la fécondité sera durablement maintenue à un niveau très bas. » Ce phénomène, selon l’auteur, est une explication plausible au faible taux de natalité persistant au Japon « où règne un modèle familial traditionnel à domination masculine. » (McDonald, 2002, p. 435).

De même certains auteurs prédisent, que si rien n’est fait, la disparation totale, à terme, de la population japonaise « depuis 1950, la natalité ne cesse de baisser et certaines projections alarmistes prédisent la disparition complète de la population japonaise pour l’an 3000» (Gilgenkrantz, 2009, p. 863).
                
                       Source : http://a10.idata.over-blog.com/600x486/3/52/16/87/japon/Couper.png


On constate que le mot « « Shufu » qui signifie femme au foyer, est devenu pratiquement un synonyme du mot femme. Une femme dont le choix est de ne pas se marier et ainsi s’occuper de son foyer ne peut être considérée comme une « femme à part entière»» (source : http://femme-japonaise.e-monsite.com). Ainsi « Les gender studies, introduites dans les années quatre-vingts au Japon, étaient censées briser ce cercle vicieux qui s’était installé entre le droit et le fonctionnement social, et entraîner une remise en question du statut de l’épouse» (Konuma, 2010, p. 128).