dimanche 6 février 2011

1.3 Au XVIIIème siècle : la reprise des débats sur les droits des femmes

Au cours du XVIIIème siècle, la situation des femmes dans la société évolue finalement peu. Diderot dit d'ailleurs dans son essai "Sur les femmes" de 1772 : "...c'est leur infériorité physique et mentale qui les empêchent de s'intégrer dans la vie sociale...".

C'est en 1789, que l'émancipation des femmes débute. Lors de la Révolution, les citoyennes participent efficacement à l'événement et, à Paris, elles organisent des réunions où elles commentent les décisions de l'Assemblée Nationale.

Les 5 et 6 octobre, les femmes marchent sur Versailles pour réclamer du pain au Roi. Le roi est rapatrié à Paris, ce qui fait dire à Michelet « Les hommes prennent les Bastilles, les femmes prennent les rois ».



La marche des femmes
5 octobre 1789
La liberté guidant le peuple
(E. Delacroix)



Dès cette époque, les femmes émettent plusieurs revendications :
·       le droit à l'instruction primaire,
·       le droit au travail,.
·       la protection de la loi pour les femmes abandonnées et les filles mères,.
·       le droit à la santé
·       la réforme du mariage et le droit au divorce,
·       l'accès à la citoyenneté.

Concernant l'accès des femmes à la citoyenneté, des personnalités politiques plaident la cause des femmes. Ainsi, Condorcet ouvre la voie aux féministes et lance le combat sur l'instruction des femmes et sur leur droits politiques. Il écrit en 1790 dans son "Admission des femmes au droit de cité" que d'après lui : "...les femmes doivent voter car aucune caractéristique naturelle ne peut constituer une contre-indication...". En 1791, Olympe de Gouges réclame, elle aussi, l’égalité politique entre hommes et femmes dans sa « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ».



Marie-Olympe de Gouges

Nicolas de Condorcet



Pourtant, en 1789, lors des débats sur les conditions de formation des assemblées primaires, les femmes seront évincées des droits civiques contrairement à leur demande. La question de leur droit de vote ne sera même pas abordé. En 1793, malgré l'instauration du suffrage « universel » les femmes sont toujours exclues de la citoyenneté. Les clubs politiques féminins seront interdits et les femmes sont exclues de la vie politique en 1795.

Quelques lois, feront cependant progresser le statut de la femme au début de la révolution comme la suppression du droit d'aînesse en 1790, le mariage qui devient un contrat entre les époux en 1791 ou la loi sur le divorce en 1792.
Mais la progression des femmes dans la vie sociale s'arrête à nouveau pour plusieurs années. En effet, le Code Civil de 1804 dicté par Napoléon précise toujours que la femme est sous la tutelle de son mari et le suffrage universel adopté en 1848 n'inclus toujours pas les femmes.



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