dimanche 6 février 2011

1.2 Sous l'ancien régime

La femme de l'ancien régime est le plus souvent "assujettie" à son mari.

Ni l'humanisme, ni la réforme protestante n'améliorent le statut de la femme.  Dans la France de l’Ancien Régime (période allant de la fin de la Renaissance à la Révolution française), la femme vit sous l’autorité du mari. On peut même parler d’assujettissement, d’état de soumission "Maîtresse de maison", certes, mais sans réels pouvoirs car tout doit être discuté avec le mari, elle est plus souvent considérée comme une servante par ce dernier

                        

La récureuse
(A. Bouys)
L'école des femmes

Sous l’Ancien Régime, la femme forme avec son mari un couple au sens «biologique» car le couple se perpétue mais les relations entre époux n’ont aucun caractère d’intimité. Et ceci se vérifie même si la femme a des conditions de vie différentes en fonction de son milieu.

En milieu rural, hommes, femmes et enfants vivent avec les bêtes, ce qui ne favorise donc pas les relations hommes-femmes. Les femmes exercent les tâches les plus pénibles comme le labourage et le ramassage des branchages ; et peu d’entre elles survivent à leur premier accouchement. Pour le mari, la valeur sociale et économique d’une femme est, du reste, moins importante que celle d’une tête de bétail. En effet, lors de la perte d’une épouse, le veuf peut  se remarier pour enrichir son patrimoine. Alors qu’en cas de perte d’une tête de bétail, il perd des bénéfices qu'il a du mal à remplacer.

En milieu urbain, la femme assume, au sein de la famille, un grand nombre de travaux, au premier rang desquels figurent les tâches domestiques. Elle est aussi accaparée dans un tissu de relations. Un couple n’est jamais seul. La densité sociale interdit tout isolement et donc toute intimité conjugale.

D’après l’historien Philippe Ariès, cette "sociabilité" s’est longtemps opposée à la formation d’un sentiment familial, faute d’intimité. Ainsi, les liens qui unissent maris et femmes ou parents et enfants sont généralement dépourvus d’affection. Les liens entres époux sont essentiellement économiques et patrimoniaux et régis par des rapports d’autorité entre sexes.

Dans ce contexte familial, la femme est donc plus la première servante de l’homme que sa compagne. En effet, les femmes ne sont pas considérées comme de vrais individus par les hommes. Elles doivent se contenter d’une activité domestique, extérieure à la société civile, et sont avant tout considérées comme des mères ou des ménagères, loin des fonctions sociales que certaines désirent.

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