dimanche 6 février 2011

2.3 Qu’en pensent les japonais

Le 23 juillet 2009, Mme Chieko Nohno, chef de la délégation (composée notamment de représentants du Bureau pour l’égalité entre les sexes, du ministère des Affaires étrangères, du ministère de la Justice, du ministère de la Santé, du Travail et de la protection sociale, du ministère de l’Agriculture, des forêts et de la pêche, du ministère de l’Education, de la Culture, des Sports, de la Science et de la technologie, ainsi que de la Mission permanente du Japon auprès des Nations unies) et membre du Parlement japonais, était reçue par les experts du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes suite à la parution du 6e rapport périodique du Japon.

Lors de cette cession, Mme Nohno a reconnu l’avancée lente, dans son pays, en matière de parité concernant les femmes. La Commission a notamment relevé : « Pour ce qui est de la représentation des femmes aux différents échelons du gouvernement, l’experte de l’Espagne a dénoncé le fait que les chiffres présentés par le Japon sont les mêmes que ceux d’autres pays qui ne jouissent pourtant pas du développement économique du Japon. "Le Japon viole le droit des femmes à être représentées au sein des institutions publiques et aucune mesure ne vient remédier à cette situation", a notamment accusé cette experte pour qui le gouvernement consacre trop d’efforts à la sensibilisation et pas assez à la prise de décisions. »

                                  
Mme Nohno a justifié cet état de fait par les fortes persistances des stéréotypes sociaux au Japon.  La Commission CEDAW s’est également penchée sur un autre problème récurrent au Japon : les violences faites aux femmes. Mme Nohno, concernant ce problème délicat a expliqué que « les pénalités avaient été alourdies pour les crimes de viol et de viol en groupes, entre autres. De plus, une campagne pour l’élimination de la violence faite aux femmes sera lancée à l’automne », elle a également abordé les violences conjugales, très présentes dans son pays, en précisant que « le concept de la violence conjugale avait été élargi afin de prendre en compte à la fois la violence physique, psychologique et verbale. Des centres d’appui et d’aide aux victimes ont été établis dans l’ensemble du pays, et le gouvernement s’efforce de créer un environnement capable d’aider les femmes à déposer des plaintes auprès des commissariats de police ».
   Le problème des violences domestiques est crucial au Japon puisqu’une enquête réalisée en 1993 fait état d’un pourcentage relativement élevé (59% des 796 répondantes à l’enquête) de femmes ayant subi des sévices de la part de leur conjoint (UNICEF, 2000, p. 5).



Tous ces éléments que nous venons de passer en revue nous permettent de dire qu’aujourd’hui encore nous assistons à une persistance des inégalités envers les femmes aussi bien dans la sphère familiale que dans la sphère sociétale.

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